Inspiration, imagination, écriture ; besoin.
Ce moment où tu veux absolument écrire mais que tu n'as absolument
aucune inspiration. Tu te retrouves les mains posées sur le clavier, fixant le
dernier point que tu as posé. Et tu attends. Impatiemment. Que l'inspiration revient.
Sauf que, ah, elle ne revient pas la salope. Nope. Elle a décidé de jouer avec
tes nerfs. Et elle joue très bien. Elle a toujours sur jouer avec. C'est une
pro pour te faire péter un câble, ô toi écrivain à tes heures perdues et non
perdues. Alors tu essaie par tous les moyens de l'appâter, de la faire revenir.
Tu écoutes de la musique, tu relis tes propres textes, puis ceux des autres. Tu
te défoules un bon coup en dansant sur la musique que tu écoutes en boucle
parce que tu sais qu'elle pourrait t'inspirer. Si l'inspiration voulait bien
daigner montrer le bout de son nez. Mais non. Elle se cache, encore et
toujours. Elle ne s'en lasse pas, oh non elle ne s'en lasse pas.
Mais nous, on se lasse de voir cette page vierge le rester. Alors on
abandonne la partie. On ferme l'ordinateur, le cahier, on range la feuille, et
on pose le stylos. Et on va se changer les idées, on va changer d'air, on va se
changer les idées.
Et c'est la, pile à ce moment-la, que l'inspiration revient. Quelque
chose nous attire le regard, et voila qu'on imagine, on réfléchit. Oui, ça
pourrait être bien ça, puis ça, suivit de ceci. Oh et puis pourquoi pas ça. On
tâte nos poches, dans une espérance souvent bien vaine. On se décide à prendre
notre portable, merci à toi d'exister, et on tape. Enfin, nous voulions taper.
L'inspiration est repartie aussitôt qu'elle était venue. Elle a vu que notre
imagination avait trouvé un support, alors elle s'enfuit.
On reste alors avec notre imagination débordante et notre inspiration
frustrante.
Inspiration frustrante, capricieuse, égoïste et égocentrique. Elle reste
pourtant notre plus grande amie. C'est elle qui nous permet de nous enfuir,
toujours plus loin. Elle qui nous dit "évades-toi, je suis la moi."
Elle qui nous permet de quitter ce monde toujours plus oppressant pour un monde
meilleur, le notre.
L'inspiration et l'imagination, nos plus grandes amies, notre relation
compliquée mais qui dure. Notre triangle amoureux qui produit catastrophes et
merveilles.
Puis le doute nous assaille. On écrit pour soi. Mais pour les autres
aussi. On a un besoin de reconnaissance. On voudrait que ces textes touchent
d'autres cœurs que le notre. Qu'ils donnent des frissons à d'autre corps que le
notre. Alors on publie. Mais vient le stress, le besoin d'avoir des lecteurs.
Des lecteurs qui se font pourtant rares ou invisibles. Donc on doute, de plus
en plus, toujours plus. On se dit que cette écriture qui nous avait tant
sauvée, tant aidée, qui nous aides encore, ne touches personne. Qu'elle ne
plait pas.
Pourtant, on n’arrête pas d'écrire, parce que le besoin est la.
Mais le doute persiste et devient plus grand. On commence à avoir peur
de ce qu'on écrit. On se demande ce qui pourrait être publié et ce qui ne
pourrait pas l'être. On demande des conseils, on cherche le lecteur. Qui ne
vient pas.
On reste donc la, avec ces textes qui ne servent finalement plus à rien.
A quoi sert un texte qui n'est pas lu par quelqu'un d'autre que nous-mêmes ?
Grande question, dont j'ai la réponse.
Mais cette réponse me fait peur. Je me voile alors la face. Et
j'attends. J'espère.
Et j'écris.

Certains lecteurs lisent les écrits.
RépondreSupprimerIl y en a toujours.